Les Sherpas
Sherpas signifie... peuple venant de l'est. Souvent surnommés
"tigres des neiges" en raison de l'endurance et de la bravoure qu'ils manifestent depuis plusieurs décennies lors des expéditions himalayennes, les Sherpas sont originaires du
Kham, une province de l'est du Tibet. Parlant un dialecte issu de la langue tibétaine, ils ont conservé l'essentiel de leur culture tibétaine. En 1990, on estimait la population sherpa à environ 25 000 personnes
Les villages sherpas
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La plupart des villages sherpas regroupent quelques maisons accrochées à flanc de montagne ou blotties au creux des vallées du haut Himalaya. Entourés de champs de petites dimensions, bordés par des murets de pierres, ils sont reliés les uns aux autres par des sentiers étroits, parfois difficilement praticables. Ces sentiers sont leurs seuls liens de communication. |
Toutefois, à Namche Bazar (3440 m), porte d'entrée du Khumbu et centre administratif du pays sherpa, une centaine de maisons s'étagent en demi-cercle dans le flanc de la
montagne qui forme à cet endroit un cirque en forme de fer à cheval. Le village est coiffé par des champs dominant de près de 300 m, l'esplanade centrale abritant le marché tibétain.
Au nord de Namche Bazar, à quelques heures de marche, un petit plateau abrite les villages de Khumjung (3780 m) et de Khunde (3840 m). Thame (3840 m), Pangboche (3930 m) et quelques autres hameaux sont aussi habités en permanence. Au delà, jusqu'à environ 5000 m, des pâturages d'altitude, appelés
kharkas, s'accrochent à flanc de montagne, au-dessus de ravins creusés dans les entrailles de la terre, dans un monde devenu essentiellement minéral.
Les maisons sherpas
Grande et généralement bien entretenue dans le Solu et le
Pharak, la maison sherpa devient trapue et rudimentaire dans le
Khumbu, en s'adaptant aux conditions dictées par la montagne.
Elle se caractérise par de larges murs de pierres, coiffés d'un toit de bardeaux lestés par des pierres plates; en certains endroits, la tôle ondulée commence à remplacer le bardeau. Son apparence sobre est égayée par des fenêtres peintes de couleurs vives. La porte est large et basse. Habituellement, le rez-de-chaussée sert d'étable tandis que la famille habite la pièce unique à l'étage.
C'est là que se trouvent le foyer, les quelques meubles du ménage et l'autel domestique. De longues banquettes de bois recouvertes de tapis, longent les murs et servent de banc le jour et de couche la nuit. Tout autour de la pièce sont disposés quelques tables en bois rustique, le vaisselier et les récipients de cuivre pour stocker la farine, le riz, l'eau et les autres ingrédients d'utilisation courante. Les familles plus aisées disposent parfois d'une pièce additionnelle, servant de chambre principale, séparée du commun par une tenture.
Mode de vie
Le pays sherpa étant situé en haute altitude, les cultures y étaient limitées et difficiles. Plusieurs d'entre eux ont vécu du commerce en faisant transiter les marchandises entre l'Inde et le Tibet au moyen de caravanes de yaks. Ils échangeaient du bétail, du sucre, des céréales contre du sel et de la laine provenant du Tibet. Toutefois, la culture de la pomme de terre, introduite vers le milieu du
19e siècle, a favorisé leur sédentarisation. Ils sont aujourd'hui commerçants, agriculteurs, éleveurs de yaks et de moutons et se sont mérités une solide réputation comme guides et porteurs d'altitude au sein des expéditions himalayennes d'alpinisme et de trekking.
Les métiers de la montagne
Les Sherpas sont "entrepreneurs" et ont su, tout au long de leur histoire, s'adapter aux conditions imposées par leur milieu. Avec la venue du tourisme d'aventure, de nombreux Sherpas ont saisi l'occasion d'améliorer leur situation en s'engageant comme sirdar, guide ou porteur d'altitude au sein des expéditions d'alpinisme et de trekking qui arpentent les sentiers et grimpent les montagnes du haut Khumbu au printemps et à l'automne. On estime à 25 000 les touristes qui s'aventurent chaque année sur les itinéraires de trekking dans le
Khumbu. |
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Des familles sherpas ont bâti ou converti des maisons, ou partie
de celles-ci, en lodges (gîtes rudimentaires) ou en bhatis (maisons de thé)
sur les itinéraires de trek: on y sert des repas et on peut y accueillir dans
une salle commune, plus rarement dans des chambrettes, quelques trekkers pour la
nuit. Pendant que les maris pratiquent les métiers de la montagne, les
Sherpanis s'occupent des lodges et entretiennent, là où l'altitude le permet,
les maigres jardins entourant les maisons. D'autres Sherpas ont émigré à
Katmandou pour y tenir commerce. Certains y ont même fondé des agences de
trekking. Ils se sont installés dans la capitale avec femme et enfants.
D'autres ont gardé leur résidence principale dans leur village et retournent
rejoindre leur famille durant la saison morte.
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